Question 1 :
C’est une rentrée chargée qui s’annonce pour la ville d’Avon. Dans quel état d’esprit abordez-vous cette période intense ?
JPLP : Toutes les rentrées sont chargées, mais à Avon plus qu’ailleurs, compte tenu des travaux lourds en voie d’achèvement. Leurs inaugurations vont se succéder, auxquelles je souhaite associer le plus grand nombre d’Avonnais. Comment, dans ces conditions, ne pas être enthousiaste à l’idée de présenter une nouvelle réalisation, de nouveaux services ?
Nous sommes à mi-mandat et j’en profite, comme le font d’ailleurs de nombreux collègues maires pour répartir de nouvelles tâches à des troupes fraîches, un peu comme le fait le coach d’une équipe de foot soucieux de conserver dynamisme, fraîcheur et pugnacité au club Avon.
Question 2 :
Ces derniers mois, l’opposition s’est montrée active et les lignes ont bougé ; Souhaitez-vous répondre aux attaques de MM. Messe, Bandini et Mme Rucheton ?
JPLP : Ces personnes se sont exprimées parce que votre journal les a sollicitées, en choisissant celles-ci plutôt que celles-là et qui n’en demandaient sans doute pas tant.
J’ai battu 3 listes en 1995, 1 en 2001, 3 encore en 2008 et dès le 1er tour, cas unique en Seine-et-Marne avec mon ami le maire d’Ozoir. Vous m’en proposez au moins 5 cette fois ! Je vais rencontrer Garry KASPAROV, l’ancien champion du monde d’échecs très bientôt et lui demanderai conseil sur la manière qu’il a d’aborder les parties simultanées.
Cela dit, à les lire, les autres parlent de moi et moi je parle d’Avon. Le niveau n’est pas le même ! Chacun y va de son habituel couplet auquel je réponds invariablement que j’exécute le programme pour lequel j’ai été élu, attaché que je suis à la parole donnée. Breton pour moitié, albigeois pour un quart et vietnamien pour l’autre, on peut compter sur les qualités génétiques de ces peuples, celtes, cathares et asiatiques pour faire de moi un maire qui ne s’en laisse pas conter.
D’autres ont décidé de ne plus respecter le pacte majoritaire, Au lieu de démissionner, ce que la dignité aurait commandé de faire, on a préféré constituer une petite clique au service d’intérêts extérieurs à Avon. Elle pourrait être baptisée "arsenic et vieilles dentelles"…
Question 3 :
Côté culture, la ville semble avoir changé sa stratégie avec le départ de Mme Rucheton.
Comment voyez-vous la politique culturelle d’Avon pour les années à venir ? Connaissez-vous le successeur de l’ancienne adjointe ?
JPLP : La ville n’a pas changé de stratégie. Elle compte au contraire la rétablir au service de tous et de chacun en stoppant la dérive vers une culture de salon, pseudo élitiste et de plus en plus confidentielle.
J’ai fait réaliser un audit interne des tops et flops à partir duquel j’ai bâti moi-même tout cet été une politique culturelle, festive et populaire à l’image de notre ville, que je présenterai en public avec la programmation 2012-2013. Celle-ci réservera bien de superbes surprises : Arts en fête, pour une culture populaire de masse, tel sera le mot d’ordre pour les années à venir.
Le conseil municipal procédera demain à la désignation de nouveaux adjoints, ce qui permettra de rétablir la parité parmi ceux-ci : quatre femmes, quatre hommes.
Je leur confierai ensuite, avec mes conseillers délégués, des rôles importants dans l’application de ma politique en matière de culture, de patrimoine, de cohésion sociale, plus que jamais indispensables en cette période de crise.
Question 4 :
Le mur des Fougères a défrayé la chronique avant l’été et on se dirige vers un procès. Votre avis sur la question ?
JPLP : Ceux qui agitent ce quartier finiront par décourager toutes les bonnes volontés, dont la mienne. Dès lors que la justice est saisie d’un problème, le maire est dessaisi du dossier et voit sa promesse électorale d’installer un point d’accès au droit et des services publics dans les alvéoles créées par les travaux décidés par les copropriétaires fortement compromise. J’ai organisé une rencontre avec Madame et Monsieur les Présidents du Tribunal de Grande Instance de Fontainebleau et Melun, Monsieur le Procureur et son Substitut qui m’ont laissé très peu d’espoir de voir quelque annexe juridique que ce soit validée par le Ministère sur Avon.
Enfin j’ai déféré au Procureur de la République les faits et les personnes qui m’ont été signalés par la Police Nationale.
Cependant, pour rester positif, j’ai appris que le centre est mis en vente par ses propriétaires eux aussi découragés. Si des acheteurs intrépides veulent reprendre le site, purgé de ses procès, ce qui n’est pas pour demain, la ville sera à leurs côtés pour y relancer l’action publique avec, pourquoi pas, une cantine scolaire sur un bâtiment neuf. A Fontainebleau, ce sont les cinémas qui sont les victimes des procéduriers et devront disparaître. A Avon ce sont les services publics. Il ne faudra plus, des lors, reprocher au Maire de ne "rien faire pour les Fougères" et entraver son action dès qu’il agit.
Question 5 :
La rénovation du manoir Bel Ebat touche à sa fin. Les Avonnais sont impatients de savoir ce qu’ils pourront y trouver. Que pouvez-vous nous dire ?
JPLP : Le manoir a enfin été rénové. Il n’a tenu qu’à la ténacité de Claude DEZERT et des services de la ville de pouvoir mener à bien ce chantier, confronté à toutes les tracasseries bureaucratiques, réglementaires, normatives et j’en passe. Mais j’y reviendrai !
Ce leg, accepté avec juste raison par mon prédécesseur Pierre PIC est un élément phare, avec notre église Saint Pierre, du patrimoine avonnais et doit donc être traité avec le respect qui lui est dû.
Il sera l’aboutissement du "chemin des arts", éclairé, sonorisé et signalisé qui le rejoindra à la bibliothèque (dont l’agrandissement promis est enfin à l’étude) via le pavillon de l’Erable. Le projet sera porté en partenariat avec l’Office de tourisme et constituera le prolongement du "chemin du grès" mis en place par Fontainebleau. La signalétique touristique sera la même sur le territoire communautaire, de même que la signalétique routière, renforçant ainsi de manière visible l’intégration urbanistique de nos villes.
Du côté de son fonctionnement, j’ai établi une sorte de cahier des charges faisant bien entendu la part belle à la musique avec salles de concert, de master-classe, de coin d’écoute cosy multimédia, de réception etc…Le tout avec le concours d’un chargé de mission artistique très connu ici : Patrick Chadaillat, créateur du concours international de piano de Vulaines et ancien directeur de l’école de musique de Fontainebleau.
J’aborderai ces questions à l’occasion de mon discours d’inauguration, puis de la fête qui y sera organisée plus tard.
Question 6 :
La communauté de communes alterne depuis plusieurs années le pire et le meilleur. Nous avons noté des signes d’apaisement avec le maire de Fontainebleau : peut-on s’attendre à une meilleure entente dans les prochains mois, en attendant l’élargissement ?
JPLP : Les conflits entre Avon, présent depuis la préhistoire, et Fontainebleau qui en est née, datent de toujours, essentiellement autour de la question de l’eau, rare à Fontainebleau, abondante à Avon (= eau en celte). C’est ainsi qu’Henri IV a annexé les quartiers des Pleus et des Provençaux, avonnais au départ et riches en sources (c’était le quartier des blanchisseuses). A chaque fois donc une volonté d’hégémonie qui faisait se rebiffer les Avonnais. J’ai publié dans mes documents électoraux une "protestation d’Avon" datant de 1870, toujours sur l’eau !
C’est pourquoi, dès 1995, j’ai fixé le cap politique de ma conception de l’interco en lançant le mot d’ordre : "Union sans subordination" que j’applique et veille à faire appliquer en toute circonstance.
Les réalisations communes sont nombreuses et efficaces même si l’on peut regretter que les équipements de prestige soient à l’ouest et les équipements pénalisants à l’est. Mais l’eau coule ici d’ouest en est…
L’important est que mon projet de "Pays de Fontainebleau" (AOC Le Poulain) ait abouti, même partiellement avec l’adoption de son nom et du projet qui va avec.
J’en suis particulièrement fier, mesurant le chemin semé d’embûches en tous genres que j’ai du parcourir depuis 17 ans pour y parvenir.
Je veillerai à ce que mon héritage conceptuel (et financier à la tête de la Communauté de Communes pendant 4 ans) soit respecté et si possible enrichi par les demandes d’adhésion qui affluent, y compris de la part de ceux qui me combattaient !
Question 7 :
Le visage d’Avon s’est rajeuni, surtout dans le quartier de la gare. Est-ce que les projets de services de garde tant attendus vont pouvoir se concrétiser ?
JPLP : Ma volonté politique de faire d’Avon une ville rajeunie, dynamisée et attractive a porté ses fruits avec l’arrivée importante de couples jeunes ave enfants. 40% des Avonnais d’aujourd’hui n’ont connu que moi comme maire et ne peuvent donc mesurer le chemin parcouru. Conscient des problèmes de garde (nous avons avec ma femme neuf petits-enfants dans trois villes socialistes de trois régions socialistes) je suis en mesure de comparer et de proposer. La création d’un relais d’assistance maternelle au conseil municipal de demain est une suite adaptée aux solutions que nous avons mises en place avec People & Baby dont le succès ne fait que croître auprès des publics concernés. La création que j’ai promise d’un multi accueil passe par la réalisation du quartier des Yèbles de Changis sur laquelle nous pourrons revenir en temps utile si vous le souhaitez. Mais on me connait : je réalise toujours ce que j’ai promis !
Question 8 :
Question politique pour finir : la droite locale est divisée et les législatives s’annoncent tendues. Comptez-vous user de votre influence pour tenter d’éviter la guerre des clans ? Quel rôle pensez-vous pouvoir jouter ?
JPLP : Tout d’abord un rappel des chiffres : avec plus de 9000 inscrits sur les listes électorales, Avon (seule ville du sud 77 à gagner des habitants) arrive juste derrière Fontainebleau, devant Montereau, Nemours et Provins.
Electoralement parlant, Avon est incontournable et constitue la cible régulière des attaques de la gauche (encore plus archaïque à Avon qu’ailleurs) contre laquelle je constitue le rempart unique de la majorité présidentielle. Soutenu en 2008 par toutes les formations politiques, de la gauche moderne à l’UMP, en passant par le nouveau Centre, le Parti Radical, Debout la République et France.9 de François FILLON, je suis le seul à avoir réuni autant de soutiens variés, ce qui m’a permis "d’ouvrir" ma majorité à la gauche, puisque c’est l’ancien responsable de la section avonnaise du parti socialiste qui est aujourd’hui mon adjoint aux finances.
Je suis donc le garant de l’unité politique d’Avon et je reste attaché à l’union des républicains et à l’UMP. Celle-ci doit en rester la gardienne pourvu que sa gouvernance respecte les principes qui l’ont fondée et que chacune de ses composantes fondatrices s’y sentent à l’aise.
Toute gouvernance, nationale, départementale ou locale, qui adopterait une attitude clivante, provoquerait en retour divisions et dissidences.
Nous l’avons vécu durement en 2007, nous le vivons aux sénatoriales et il est temps de se souvenir, à droite comme à gauche, que l’union est un combat. J’y prendrai ma part, comme d’habitude, notamment en soutenant Jean-François COPÉ lorsqu’il propose un "électrochoc politique" en faveur des femmes pour que "dans les circonscriptions où le sortant ne se représente pas nous appliquions la parité". Je soutiendrai la personnalité qui sera investie et combattrai la dissidence. Comme la dernière fois…
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