Avec la disparition de cette grande figure nationale, c’est une page de notre histoire qui se tourne, et pour moi, celle de notre jeunesse et de notre engagement politique. Philippe Séguin dirigeait l’UNEF à Aix en Provence tandis que je militais dans la même organisation, à Marseille.
En 1958, l’année du bac pour moi, le Général de Gaulle revenait au pouvoir. Les militants de gauche que nous étions, en pleine guerre d’Algérie, s’interrogeaient. Pour Philippe, pas de doute possible : ce n’était pas de Gaulle OU la République, c’était de Gaulle ET la République.
Depuis, je n’ai cessé de suivre le parcours de cet homme exceptionnel qui m’a appris, au travers de ses actes et de ses écrits, ce que signifiait être républicain aujourd’hui et souverainiste français, terme qu’il popularisa depuis le « Québec libre » du Général.
Membre, depuis ses débuts, de l’association pour une République citoyenne qu’il avait créée, j’ai adhéré aux combats de ses fils spirituels F. Fillon et N. Dupont-Aignan. C’est Philippe Séguin qui, avec d’autres, porta Debout La République sur les fonds baptismaux.
Je me souviens avec émotion de notre dernière rencontre, sur les terrasses des Invalides à l’issue d’une Assemblée générale de la Fondation de Gaulle. François Fillon essayait de recoller les morceaux avec le nouvel Ambassadeur de Chine toujours reconnaissant au Général de Gaulle d’avoir été le premier à reconnaitre son pays. J’en profitais pour interroger Séguin sur sa vision de l’actualité. Sa capacité d’indignation était restée intacte après le camouflet infligé aux peuples de France puis d’Irlande (qui venaient de voter non). Privilège unique d’écouter cette voix de l’indépendance française, de soutenir ce regard bienveillant, ironique et lucide sur notre époque et au final, de conforter ma conviction en la force historique d’une institution qui n’existe que chez nous et qui s’appelle la République Française.
Merci Philippe.
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